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Conférence sur autour des médias et de la justice

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Le président délégué du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ) et premier président de la Cour de cassation, Mustapha Fares, a indiqué, samedi à Tanger, que les médias et la justice sont deux pouvoirs et deux piliers essentiels dans l’instauration d’un Etat de droit.

S’exprimant à l’occasion d’une conférence sur « les médias et la justice: dispositions constitutionnelles et attentes sociétales », organisée à l’initiative de la Maison de la Presse de Tanger, M. Fares a estimé que les médias et la justice qui sont deux pouvoirs considérés comme des piliers essentiels dans l’instauration d’un Etat de droit, sont tenus de jeter les bases d’une relation de complémentarité fondée sur les garanties constitutionnelles, juridiques et déontologiques afin d’améliorer la transparence et consacrer la confiance.

La justice et les médias participent dans la protection des valeurs de démocratie, de justice et de réforme, qui sont au service du citoyen, a-t-il relevé, notant que la justice protège les droits et les libertés alors que les médias orientent vers la réforme et détectent les disparités et les dysfonctionnements afin de consacrer le dualisme des droits et des libertés, des devoirs et des obligations en tant que culture sociétale.

Dans ce sens, il a salué le rôle des femmes et des hommes des médias dans l’élaboration d’un projet sociétal, conscient du fait qu »il n’y a pas de démocratie sans un système judiciaire indépendant et des médias libres et impartiaux ».

Mettant l’accent sur les efforts à déployer pour gagner la confiance des citoyens dans la justice et sur le rôle des médias professionnels et crédibles à ce niveau, M. Fares a relevé que « la justice ne peut pas oeuvrer dans une atmosphère entourée de discrétions, d’où le rôle des médias dans le soutien et l’immunisation de l’action judiciaire ».

La justice demeure un garant de la liberté des médias, une liberté responsable et respectueuse des règles juridiques et de la déontologie de la profession, a-t-il poursuivi, mettant en avant les droits et libertés consacrés par la Constitution de 2011.

Les dispositions constitutionnelles et les attentes sociétales, a-t-il encore ajouté, engagent le pouvoir judiciaire à renforcer la liberté de la presse et des médias, selon une approche globale au sein du système des droits et libertés, notant que le développement d’une bonne presse est tributaire de l’exercice responsable de la liberté d’expression.

De son côté, le professeur universitaire et ancien ministre de la Culture et de la Communication, Mohamed Laâraj, a évoqué la différence des approches avec lesquelles les médias et la justice abordent la société, soulignant à cet égard la nécessité d’établir des ponts de convergence à travers un pouvoir judiciaire spécialisé dans la presse et des médias spécialisés dans les affaires judiciaires.

Il s’est également attardé sur le caractère dispersé de l’arsenal juridique régissant les médias, avec l’existence de dispositions dans le Code des obligations et des contrats et dans le droit pénal, ainsi que des décisions émises par les tribunaux administratifs ou commerciaux concernant les entreprises médiatiques, appelant à oeuvrer de manière participative pour parvenir à un code unique regroupant toutes les dispositions de ces lois et décisons de justice.

Les intervenants lors de cette conférence à laquelle ont pris part un parterre de juristes, de journalistes et d’acteurs locaux, ont mis en exergue les réformes structurantes menées dans les domaines de justice et des médias au Maroc à la lumière de la Constitution 2011, qui a stipulé la création du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire et l’organisation du secteur de la presse de manière indépendante et sur des bases démocratiques.


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